La peau d'un autre

Présentation du livre

Titre du livre : La peau d'un autre

Auteur : Philippe Arnaud

Éditions : Sarbacane

Format : Grand format
Nombre de pages : 213

 

Résumé

Ils ont tout choisi pour lui, à sa place.
Jusqu'à la couleur de sa peau, et ça n'était jamais la leur. 20 ans à se cacher, à fuir les miroirs, sur le continent de son enfance comme sur celui où il s'est échoué ensuite.
Alors, au bout de 20 ans, il est temps de sortir du sac. Posté à l'entrée de l'école maternelle, en faction, mitraillette et ceinture d'explosifs sous le manteau, il entre.
Il va leur montrer.

Mon avis

Tout d'abord, un grand merci aux éditions Sarbacane pour cette belle découverte !

La peau d'un autre était un des romans de la collection Exprim' qui me faisait vraiment envie. Une prise d'otage dans une école maternelle, un livre qui a l'air de jouer sur la psychologie, type thriller... Tout pour moi. Je peux dire que j'ai vraiment adoré ce roman, fort en émotions et en bouleversements.

On alterne ici trois voix : le preneur d'otage, la Maîtresse, Anna, et l'écolière, Manon. Ces trois points de vue nous permettent de nous attacher aux personnages, et surtout de mieux comprendre leur psychologie et leur façon d'agir.

Le preneur d'otage est un jeune homme révolté. Il a vécu une enfance très difficile en Afrique, avant d'avoir élu domicile à Paris, chez son oncle, où rien ni personne va l'aider. C'était un personnage vraiment bouleversant, touchant, poignant, de part son histoire et sa sensibilité évidente. Peu à peu, on apprend à la connaître et on s'attache à lui.

Manon est une petite fille surnommée gentiment "l'assistante de la maîtresse" à l'école. Quand un homme en noir les prend en otage, pas question de pleurer : elle tient son rôle et aide Anna. C'était une enfant étonnante de part sa maturité. Je l'ai beaucoup aimé, mais moins que le preneur d'otage. Elle était moins proche des lecteurs, il y avait moins de choses à exploiter en elle.

Anna, la maîtresse, ne m'a quant à elle pas trop plu. Elle partage avec Pigment un passé empreint de souffrance, mais je n'ai pas eu de compassion pour elle, en fait plus de l'exaspération à cause de son attitude. Quelquefois, elle faisait preuve de moins de maturité que Manon, et cela m'a surprise. Comme quoi, en situation de danger, on n'est pas tous égaux...

L'histoire était bien agencée, et mêlait habilement les passages du passé de chaque personnage principal et les moments de la prise d'otage. Au début, j'avoue avoir été un peu surprise par cette alternance, mais au final tout s'est très bien organisé.
La fin était un chef-d’œuvre, un coup de maître de la part de Philippe Arnaud. Les mots se sont imprimés sur le papier comme des coups de poing, et j'ai eu du mal à réaliser que, là, tout de suite, j'avais fini le roman. J'ai été choquée par ce final pour ce moins surprenant.

Le preneur d'otage écrivait des poèmes, que l'on peut lire dans le roman. Je les ai trouvés très beaux, poétiques, et vraiment bouleversants. Ce sont les cris de mal-être d'un adolescent désespéré, et c'était vraiment magnifique.


Le style était vraiment inhabituel, c'est la première fois que je lis quelque chose de pareil... Philippe Arnaud alterne mots coup de poing et narration accrocheuse pour un résultat très original, empli d'émotions.

Un dernier mot sur la couverture, que je trouve vraiment très belle. Représentative du roman, mystérieuse, originale, et un peu sombre, elle m'a tout de suite attirée, et j'espère qu'il en sera de même pour vous.


Bref, un roman qu'on reçoit comme une puissante gifle, sur une prise d'otage dans une école maternelle. Je vous conseille vraiment de lire ce livre, fantastique, bouleversant, et, j'ai envie de dire... Maléfique.

Encore merci aux éditions Sarbacane !

18/20

Livre en ma possession.