dimanche 18 août 2013

Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre

Présentation du livre

Titre du livre : Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre
Auteur : Ruta Sepetys
Éditions : Gallimard
Format : Grand format
Nombre de pages : 416
 
Résumé

Une nuit de juin 1941, Lina, quinze ans, sa mère, Elena et son petit frère, Jonas, dix ans sont brutalement arrêtés par la police secrète soviétique.
Au bout d’un voyage épouvantable de six semaines, presque sans eau et sans nourriture, entassés dans des wagons à bestiaux, ils débarquent au fin fond de la Sibérie, dans un camp de travail soviétique. Logés dans des huttes, sous alimentés, brutalisés, les déportés tentent de survivre et de garder espoir. Dans le kolkhoze, le travail de la terre est éreintant. Mais malgré la mort, la maladie, le froid, la faim et la terreur, Lina tient bon, soutenue par une mère exemplaire, son amour pour un jeune déporté de dix-sept ans, Andrius, et portée par sa volonté de témoigner au nom de tous et de transmettre un signe de vie à son père grâce à son art du dessin et à l’écriture.

 
Mon avis
 
A vrai dire, je ne sais pas trop pourquoi mon regard s'est porté sur ce roman, dans la médiathèque de ma ville. Je n'aimais pas trop la couverture, et le résumé avait l'air bien déprimant. Malgré tout, je l'ai emprunté, et je n'en ai pas été déçue, car Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre a frôlé le coup de cœur.

Il s'agit avant tout d'un livre pour ne pas oublier. Car, si l'on parle beaucoup sur les camps de concentration juifs, les kolkhozes, camps de travail, tout aussi terribles je pense, sont moins connus. Ce roman trace le chemin de Lina, Jonas, son frère, et sa mère, lituaniens déportés jusqu'en Sibérie pour y travailler dans le froid et la maladie. On s'attache tout de suite à ces trois personnages de bonne famille, frappés par la fatalité une nuit de juin, sans même savoir leur destination. Lina, jeune fille intrépide, courageuse, et déterminée, m'a énormément plu. Jonas, garçonnet de dix ans contraint trop vite de grandir pour survivre, est certainement le protagoniste pour qui j'ai éprouvé le plus d'affection. Leur mère, aimable, protectrice, et généreuse, n'inspire pas forcément de l'attachement, mais de l'admiration, oui. Ils rencontrent bon nombre de personnes durant leur voyage, comme Andrius, jeune homme bon et drôle, dont Lina va tomber amoureuse.

L'histoire est vraiment captivante, si bien qu'on a tout le temps envie de savoir la suite. Contrairement à ce que l'on peut penser, l'espoir, la gaieté, et l'entraide viennent un peu éclairer le paysage très sombre de ce roman. En revanche, surtout à la fin, on se rend compte de toutes les pertes, petites ou grandes, qu'on engendrées les déportations comme celles de Lina et de sa famille, et ça fout un grand coup. On apprend alors à apprécier les petites choses qui font que la vie est plutôt bonne, et on se dit surtout qu'il y a plus malheureux que nous. C'est ça, aussi, Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre : une belle leçon de morale dont on se souvient.

Ce que j'ai aussi su apprécié dans ce livre, c'est que, malgré la tristesse et les coups durs que peuvent subir les personnages, jamais l'auteur ne tombe dans le mélodramatique et le larmoiement perpétuel. C'est ce qui fait la force des lignes de Ruta Sepetys, et ce qui rend le roman inoubliable, fort et puissant, poignant, bouleversant.

Un seul point noir dans Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre : la fin. Elle m'a empêché d'aller jusqu'au bout du coup de cœur. Je l'ai trouvée un peu bâclée, belle, magnifique même, mais trop rapide. De plus, on devait s'imaginer tout un tas de choses qui se passent entre le dernier chapitre et l'épilogue, et l'imaginaire du lecteur a pris trop de place par rapport à celui de Ruta Sepetys.

La plume laissait place à la voix très juste de Lina, ses impressions, des déchirements, ses petits bonheurs, ses peurs. On se sent ainsi totalement immergé dans la vie du camp, auprès des déportés. L'auteur dépeint avec puissance la vie de communauté dans les kolkhozes, les liens de fraternité qui se nouent entre les gens, même les plus coriaces, et la solidarité humaine. Sa plume fait aussi éclore beaucoup d'émotions, et le fait qu'on se mette à la place nous permet d'imaginer un peu ce qu'elle a pu vivre, et de nous rendre plus proche des personnages.

La couverture, que je n'aimais pas du tout avant ma lecture, prend après toute sa signification. Dans un paysage de désolation, entre neige et ciel, une pousse verte d'espoir et d'amour. Elle reflète bien tous les sentiments que j'ai pu ressentir durant ma lecture, et nous rappelle le courage immense qu'a eu Lina, pour pouvoir espérer encore et encore.

Bref, ce roman est un roman coup de poing, dont vous ne sortez pas indemnes. J'ai été bouleversée par ma lecture, et d'autant plus par les personnages qui, par leur espérance et leur tendresse, rend le roman poétique et beau, poignant. A lire, à découvrir, rien que pour découvrir Lina et sa famille.

Livre emprunté.

10 commentaires:

  1. Ta chronique m'a donné envie de lire :)

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    1. J'ai rempli ma mission alors :) En tout cas, je te le conseille vivement !

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  2. Un coup de cœur pour moi ! J'adore le lire et le relire :)

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    1. C'est vraiment un beau livre, mais la fin, m'ayant légèrement déçue, m'a empêché d'aller jusqu'au bout du coup de cœur :)

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  3. Je compte le lire parce qu'il est dans la sélection 3ème - seconde du prix des Incorruptibles de cette année. Je viens d'ailleurs de lire un autre titre de la sélection de cette tranche d'âge : "Swing à Berlin" de Christophe Lambert et j'ai vraiment bien aimé.

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    1. Ah oui ? Je n'avais pas vu ! Je vais me renseigner sur Siwng à Berlin alors ^^ Pour ma part, je te conseille vivement Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre !

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  4. C'est aussi la fin qui a fait que ce n'a pas été un coup de cœur pour moi...
    Ce qui est vraiment dommage car c'est un livre superbe avec des personnages merveilleux.

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    1. C'est parfaitement ça... Je pense qu'avec un final plus étoffé, ça aurait été un coup de cœur.

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  5. Ce livre est bouleversant. Par contre, j'avoue que je ne me souviens plus de la fin, alors je ne me souviens plus si j'avais aussi été déçue...

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    1. Oui, je suis d'accord, il est saisissant. Elle est très rapide et un peu décevante, mais l'essentiel est le livre en lui-même, je pense.

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